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La critique du Sage.
15 mars 2014

Critique cinéma : La vie d'Adèle

Hello désolé du retard ! Aujourd'hui nous parlons de la Vie d'Adèle, une comédie dramatique belgo-hispano-française écrite, produite et réalisée par Abdellatif Kechiche, sortie en 2013.

Tiré du roman graphique Le bleu est une couleur chaude de Julie Maroh dont il partageait initialement le titre, La Vie d'Adèle est présenté lors du Festival de Cannes 2013 en sélection officielle, où il reçoit un accueil quasi unanime de la presse, se plaçant très vite comme le grand favori pour la Palme d'orqu'il obtient finalement, la récompense suprême étant attribuée de façon exceptionnelle au réalisateur Abdellatif Kechiche ainsi qu'à ses deux actrices principales Léa Seydoux et Adèle Exarchopoulos.

Alors qu'il reçoit un accueil critique positif de la part des médias français et internationaux, le film est également entouré par une polémique opposant le réalisateur Abdellatif Kechiche avec d'une part certains de ses techniciens et d'autre part les deux actrices principales, tous dénonçant un tournage difficile.

Abdellatif Kechiche a déclaré qu'il comptait faire une version plus longue de 40 minutes

 

PHOTO-Le-poster-officiel-de-La-Vie-d-Adele_portrait_w532

 

Synopsis :

A 15 ans, Adèle a deux certitudes : elle est une fille, et une fille, ça sort avec des garçons. Le jour où elle aperçoit le bleu des cheveux d'Emma sur la grand'place, elle sent que sa vie va changer. Seule face à ses questions d'adolescente, elle transforme son regard sur soi et le regard des autres sur elle. Dans son amour fusionnel avec Emma, elle s'accomplit en tant que femme, en tant qu'adulte. Mais Adèle ne sait pas faire la paix, ni avec ses parents, ne avec ce monde plein de morales absurdes, ni avec elle-même.

Mon avis :

A l’origine du nouveau film d’Abdellatif Kechiche, il y a la bande dessinée à succès Le Bleu est une couleur chaude de Julie Maroh, qui racontait avec un mélange de candeur, noirceur et passion une histoire d’amour de deux jeunes filles. L’attrait du réalisateur pour cette fresque amoureuse avait de quoi intriguer sur le papier, mais l’on retrouve dans La Vie d’Adèle la qualité la plus flagrante de son cinéma : une manière sans pareille de dépeindre un quotidien vif, bouillonnant, à fleur de peau. Emma et ses cheveux bleus débarquent dans la vie d’Adèle comme un ouragan, et leur histoire d’amour s’étalant sur des années nous terrasse aussi dès la première seconde. La caméra de Kechiche est collée au visage de ses comédiennes, comme pour aller chercher leur moindre soubresaut émotif « sous la peau » comme il est dit de Marivaux. Il confirme également son statut de directeur d’acteur exceptionnel. Après avoir révélé Sara Forestier, Hafsia Herzi ou Yahima Torres (même si la suite de leur carrière n’était pas à la hauteur), il fait à nouveau briller de naturel ses comédiennes. Léa Seydoux et Adèle Exarchopoulos crèvent l’écran, cette dernière s’avérant aussi crédible en ado paumée qu’en jeune adulte déterminée.

Déterminée. C’est peut-être bien le mot qui résume le mieux Adèle, qui commence l’histoire frêle et absente mais qui trouvera dans cette histoire d’amour d’incassables racines. Détail qui n’en n’est pas un : Kechiche modifie le dénouement de la bande dessinée d’origine. Cette décision pas arbitraire vient démontrer que le sujet du film n’est peut-être pas uniquement cet amour fou, mais comment cet amour (sa folie, son deuil, ses montagnes russes) participent à la construction et l’épanouissement de celle qui le vit. Paradoxalement, c’est en dépeignant autant cette histoire d’amour que son hors-champ (les nombreuses scènes d’Adèle à l’école) que Kechiche la rend aussi bouleversante. D’une part en montrant qu’elle influence tout sur son passage (le rapport à l’art, au travail, à la justice) mais également en y mettant à jour la dynamique de transmission. Lycéenne, Adèle dit aimer n’importe quelle matière du moment que le prof est passionnant. Adulte, elle devient elle-même professeur par goût de la transmission du savoir. Au fond, Le Vie d’Adèle est moins un film sur l’amour qu’un film sur le courage. Celui nécessaire pour vivre une telle passion, pour s’en sortir, et surtout pour vivre sa propre vocation envers toutes les influences.

 

Le sujet de Le Vie d’Adèle n’est en tout cas pas l’homosexualité, féminine ou non (comme s’il s’agissait d’un sujet en soi - personne ne dirait que l’hétérosexualité est un sujet de film). Ni même la politisation de ce genre de relation, l’aspect social du film se situant ailleurs. Kechiche sait que quand on filme une relation homosexuelle, on filme avant tout la relation unique entre deux personnages eux aussi uniques, et non pas l’exemple même de l’homosexualité. Celle-ci n’est ici qu’un exemple, mais Kechiche a l’intelligence de la traiter avec le plus profond respect, c’est-à-dire en la traitant comme n’importe quelle histoire d’amour, sans mettre de guillemets. Le réalisateur désamorce les critiques en se moquant au passage de la fascination des hommes hétéros pour les lesbiennes et pour le supposé mystère de la sexualité féminine (la question d’un garçon maladroit : « les filles, c’est plus doux ? » sonnerait d’ailleurs presque comme le nom d’une des comédiennes). Pas de guillemets ni de mystère quand il filme ces deux filles qui s’aiment, comme le prouve l’une des scènes de sexe les plus incroyablement fortes vues récemment au cinéma. Un rapport sexuel filmé sans complaisance mais avec un désir féroce d’authenticité, montré presque dans son intégralité. Dix minutes hallucinantes qui laissent bouche bée, donnant à voir une intimité presque violente de réalisme (au sens où l’on se sent presque de trop face à tant de désir) et qui viennent piétiner toutes les tentatives de réalisme dans un cinéma hexagonal pourtant friand de ce genre d’exercice. A l’image de cette séquence, Le Vie d’Adèle laisse stupéfait par cette alliance d’hyper réalisme et de tornade passionnelle. Ces trois heures bouleversantes passent en un battement de cœur.

 

La citation :

Pas de citation préférée.

Les musiques :

Mon choix : Lykke Li - I Follow Rivers (The Magician Remix)

 

http://www.youtube.com/watch?v=oS6wfWu0JvA

La-Vie-d-Adele-sera-interdit-aux-moins-de-17-ans-aux-Etats-Unis_portrait_w532

 

Et voilà pource magnifique film ! Je vous donne rendez vous la semaine prochaine à 18h ! BYE !

 

 

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Commentaires
La critique du Sage.
  • Hello ! Moi c'est Corentin, cinéphile amateur ! Sur ce blog, je vais vous exposer mes avis sur quelques films. Donc si vous avez des remarques dites le moi ! N'hésitez pas à vous abonner, ou partager ce blog ! MERCI :-)
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